Les sauvageons passés au crible

À Nice, on se prépare à la mise en place du contrat local de sécurité, contrat qui repose sur un étroit partenariat entre les polices nationales et municipales, avec une consultation accrue des associations. Avant de se lancer et de prendre des mesures concrètes, la Préfecture et la Mairie ont demandé à une société privée de réaliser un audit, une sorte de carte de la délinquance quartier par quartier. Les enquêteurs doivent auditionner les policiers, les magistrats, mais aussi faire du porte à porte, rencontrer les commerçants et les comités de quartier, découvrir peut-être autre choses que les statistiques enregistrées par la police, mettre à jour les agacement quotidien, à l'origine souvent de ce fameux « sentiment d'insécurité ». Jean HANOT, Adjoint délégué à la sécurité de la Ville de Nice :

Jean HANOT : « Comportement de bande dans un square, le soir très tard, une bande de jeunes qui entre dans un magasin, même s'il ne volent pas, ils vont crier, ils vont chahutés, les SDF qui sont au milieu du trottoir.. Tout ça créer un climat d'insécurité sans faire partie de cette délinquance qui est agressive, comme les vols à l'arraché, comme les vols à la portière ou comme les agressions sur les personnes sur la voie publique. On connaît nos statistiques, on évalue à peu près ce sentiment d'insécurité mais ce n'est pas quelque chose de mathématique. Et c'est à partir de ce diagnostic qui nous sera donné que l'on pourra, dans notre contre local de sécurité, prendre les différentes mesures avec les partenaires qui seront assis autour d'une table. »

Les responsables de comité de quartier ne croient pas tous à cette consultation. Écoutez Jean-Christophe PICARD, Président du Comité de quartier des Baumettes :

Jean-Christophe PICARD : « Je suis un peu stupéfait d'apprendre que l'on fait le diagnostic de la délinquance parce que je pensais que c'était fait depuis longtemps et que c'était de manière permanente. Je comprends pas comme on travaillait jusqu'à maintenant puisque on va seulement se demander quel est l'état de la délinquance à Nice !  De toutes façons, je ne pense repas que les conclusions de cet audit soient spectaculaires : on va nous dire qu'il y a, à Nice, un problème de délinquance. On n'avait peut-être pas besoin de payer un audit pour s'en rendre compte. Nous, les comités de quartier, relayons bien sûr le sentiment d'insécurité ressenti par les habitants, mais nous n'enregistrons pas les plaintes, nous ne sommes pas en mesure de donner de statistiques... Ce n'est pas du tout notre rôle, on n'est pas fait pour ça. Je crois que cette histoire de consulter les comité de quartier c'est un peu de la poudre aux yeux.  »

Les résultats de cette étude sur la délinquance, menée dans les quartier niçois, seront rendus public à la mi-décembre.